Les travailleurs du savoir tournés vers l’avenir
Où sommes-nous, où allons-nous et comment y allons-nous ?
Les élections sociales approchent. Elles marquent le début d’une nouvelle période de réflexion sur ce qui compte pour vous au travail. Lors des élections, vous désignez les personnes qui porteront votre voix pour les quatre prochaines années. Un choix à ne pas prendre à la légère.
Les défis ne manquent pas. Ces dernières années, les travailleurs de la connaissance ont fait face à de nombreux changements, que votre réseau de cadres a pris en compte. À l’approche des élections sociales, nous voulons préparer l’avenir en tenant compte de vos avis. Où sommes-nous, où allons-nous et comment y allons-nous ? Nous allons tenter de répondre à ces questions.
Opter pour #tijdvoortijd
Combien de temps précieux voulons-nous et pouvons-nous consacrer au travail ? Cette question traverse toutes les époques, mais elle n’est pas toujours facile à cerner. Cela varie d’une personne à l’autre, et les travailleurs ayant reçu une formation théorique sont de plus en plus nombreux à travailler sur la base de projets. Par conséquent, le nombre d’heures consacrées à un travail devient parfois secondaire au résultat, en particulier pour les travailleurs de la connaissance. C’est une évolution qui pourrait être intéressante. À condition, toutefois, que les gains d’efficacité technologique combinés à l’augmentation du télétravail et à la réduction de l’enregistrement du temps de travail ne conduisent pas à un surcroît de travail mais l’allègent. L’autonomie du temps de travail, qui fait de l’augmentation des heures supplémentaires non rémunérées et du déséquilibre la nouvelle « normalité » de ces travailleurs de la connaissance, n’est pas un progrès. Dans ce cas, il semble préférable de naviguer judicieusement entre l’individualisation du temps de travail et la volonté de ne pas surcharger ses collègues. Les travailleurs de la connaissance savent qu’une nouvelle réduction du temps de travail hebdomadaire serait bénéfique. Elle serait possible grâce aux gains d’efficacité réalisés au cours des dernières décennies. Dans le même temps, ils veulent s’assurer, sur fond de tensions structurelles du marché du travail, que la réduction du temps de travail ne leur revienne en pleine figure comme un boomerang.
Nous voulons savoir comment vous voyez les choses. Nous sommes prêts à répondre à vos questions concrètes sur le travail et la vie privée. Mais nous voulons aussi prendre en compte vos attentes et celles de vos collègues dans la concertation sociale. Nous sommes convaincus que les conventions collectives permettent de progresser ensemble. Nous voulons mettre en avant les avancées en matière de déconnexion au travail et partager les meilleures pratiques qui permettent de travailler moins, mais mieux. Nous voulons exploiter les travaux académiques qui démontrent qu’une organisation intelligente du travail permet de réduire le temps de travail. Afin de promouvoir un temps de travail sain et gérable pour les travailleurs de la connaissance dans un cadre contemporain et collectif.
Numérisation (r)évolutive
Dans un avenir proche, une partie du travail, en particulier dans l’économie de services actuelle, continuera d’être prise en charge par des applications et des outils numériques. L’avenir nous dira si l’intelligence artificielle et ses applications concrètes seront une évolution ou une véritable révolution. Mais son impact est certain, notamment pour les travailleurs du savoir dont les compétences seront inutiles ou complétées et améliorées par ces applications. Nous voulons continuer à suivre de près cette tendance et veiller, à tous les niveaux, à ce que le résultat améliore les conditions de travail des travailleurs du savoir, évite les pertes d’emploi et aide les travailleurs à trouver un nouvel emploi adapté. Nous voulons également tirer le meilleur parti des nouveaux outils numériques dans nos services et pour soutenir nos membres et délégués, sans pour autant négliger le contact humain. Les rapports humains sont et restent primordiaux.
Impliquer les indépendants
Un nombre croissant de travailleurs adoptent le statut d’indépendant. United Freelancers, le service ACV destiné à ce groupe cible, les met en contact par le biais d’une plateforme de partage des connaissances. Nous continuons à lutter contre le faux travail indépendant. Mais nous offrons un soutien de qualité à tous les collègues, quel que soit leur statut.
La concertation se durabilise
La durabilité gagne en importance. Une politique d’entreprise durable est un objectif de toutes les personnes impliquées dans cette entreprise. Pas seulement la direction et les actionnaires, mais aussi les travailleurs et leurs représentants. ACV Cadres souhaite réfléchir et apporter son soutien dans ce domaine. En effet, les représentants des travailleurs participeront également au dialogue social sur cette question. Tout comme il s’est intéressé aux enjeux économiques et financiers pendant des décennies, le dialogue social devra dès 2026 (2025 dans certaines entreprises) rendre compte de l’approche durable de l’entreprise.
La transparence salariale nous aide à aller de l’avant
Il y a une dizaine d’années, la fixation des salaires était encore relativement simple et transparente. Ces dernières années, elle s’est complexifiée en partie à cause de l’imposition complexe des salaires. Il faut de plus en plus jongler avec les primes individuelles ou collectives, les participations aux bénéfices et les plans cafétéria, utilisés dans de nombreuses entreprises et organisations sous diverses formes et modalités. Cela conduit parfois à de nouvelles questions et préoccupations, auxquelles nous voulons contribuer à répondre. Et ce pour le travailleur qui s’interroge sur l’impact de ses choix, mais aussi pour les travailleurs qui risquent de plus en plus d’être victimes des possibilités complexes de fraude fiscale et parafiscale. Nous voulons continuer à apporter un soutien optimal à la fixation des salaires. Nous nous sentons soutenus par l’Europe, qui va adopter une nouvelle législation exigeant une plus grande transparence salariale de la part des employeurs. Nous ne pouvons que nous en réjouir.
Les défis de la mondialisation
Ces dernières années, de plus en plus de travailleurs du savoir d’autres pays ont intégré nos entreprises, parfois de manière temporaire, parfois pour plus longtemps. Dans les grandes entreprises en particulier, il est donc tout à fait normal que l’anglais devienne la langue de travail, en dépit de toutes les législations linguistiques. Cela crée de nouveaux défis, mais aussi des opportunités. Sans renier le néerlandais et le français, notre syndicat est en train de mettre en place des services et un soutien plus complets en anglais. Notre revue trilingue Never Work Alone constitue déjà un premier pas en ce sens. Mais nous voulons étendre cette démarche à un soutien individuel concret aux travailleurs du savoir allophones. Le syndicalisme international devient également de plus en plus important. Il offre une vision plus large de ce qui se passe ailleurs en Europe et dans le monde. Grâce à notre réseau international, nous voulons continuer à peser sur le processus décisionnel européen qui a de plus en plus d’impact sur l’organisation du travail des travailleurs du savoir et des cadres.
La sécurité d’emploi grâce au coaching
Les tensions sur le marché du travail dans de nombreux secteurs et entreprises devraient se poursuivre pendant un certain temps. Ce qui renforce le pouvoir de négociation des travailleurs. Mais cela peut aussi créer une situation où ils croulent sous le travail par manque de collègues, la déconnexion reste un rêve lointain et la réduction du temps de travail – dont on parle beaucoup – reste une illusion. C’est pourquoi nous préconisons – et promouvons – une réorientation intersectorielle. Nous aidons ainsi les travailleurs à trouver un emploi où les besoins sont les plus importants, offrant de bonnes conditions de travail.
Les travailleurs ont parfois besoin d’un coup de pouce pour trouver un emploi qui leur convient. Nous restons déterminés à fournir ce soutien via notre Centre de développement de carrière. Nous voulons notamment aider les jeunes travailleurs du savoir à mieux s’orienter. Mais les membres de notre organisation qui souhaitent évoluer vers ou dans un rôle de direction ou de responsabilité peuvent également y trouver un soutien et des conseils.
Travailler sur la qualité du leadership
Dans un environnement de travail en pleine mutation, les supérieurs hiérarchiques sont confrontés à de nombreux défis. Ils veulent impliquer les collaborateurs dans de nouveaux développements numériques, mettre en relation des collègues de générations et d’horizons différents, promouvoir une culture de l’apprentissage continu pour que tout le monde reste au travail en bonne santé. Le leadership mérite plus que jamais un encadrement qualitatif. Nous prenons à cœur cette demande collective des supérieurs hiérarchiques. Les supérieurs hiérarchiques ont besoin d’une formation professionnelle en matière de compétences de leadership et de gestion du changement, apportant une valeur ajoutée tangible aux collaborateurs. Ils souhaitent des conseils et un accompagnement professionnels pour créer un environnement de travail flexible et sain. Les défis en matière de leadership ont leur place dans la concertation sociale. En formulant clairement et en définissant ensemble les ambitions, les supérieurs hiérarchiques peuvent créer un environnement de travail qui accroît l’épanouissement et l’engagement des travailleurs.
La concertation sociale comme levier
Pour peser dans tous ces domaines, une bonne concertation sociale est nécessaire, qui inclut les travailleurs du savoir et les cadres. La définition juridique de ce groupe repose sur une distinction quelque peu artificielle. Pour nous, l’essentiel est que chaque travailleur ait droit à un soutien collectif qui tienne compte des réalités du lieu de travail. Concrètement, cela signifie, en dépit des efforts de certains secteurs et entreprises de convaincre ces collaborateurs du contraire, que nous voulons également leur apporter un soutien total et optimal dans la concertation au niveau de l’entreprise durant les quatre prochaines années. Nous nous engageons à fournir une formation appropriée aux représentants du personnel, ainsi que des conseils rapides et personnels à ceux qui en ont besoin.
La première étape d’une concertation solide consiste à identifier la personne qui vous représente. Les candidats ACV sont prêts à faire la différence pour vous. Leur donnerez-vous votre voix ?
Never Work Alone 2024 | Auteur: Vic Van Kerrebroeck & Sandra Vercammen | Image: Shutterstock