TROUVER L’EQUILIBRE ENTRE VIE PROFESSIONNELLE ET VIE PRIVEE

Moestafa Slassi travaille au sein de Signify, anciennement Philips. Il a commencé en tant que vendeur à l’âge de 23 ans et, au cours des 11 années qui ont suivi, il a gravi les échelons jusqu’à devenir key account manager pour le marché du bricolage en Belgique. Selon lui, c’est un travail plaisant qui implique une charge de travail et des attentes élevées, mais qui se déroule dans une atmosphère agréable en étant entouré de collègues sympathiques. « Je reçois parfois des offres d’autres employeurs », dit-il en riant. « Mais je me sens bien ici et j’ai encore beaucoup de choses à accomplir, de nombreux défis à relever. »

Son rôle de représentant du personnel, qu’il occupe depuis quelques années, fait partie de ces défis. « Lorsque le collègue qui remplissait ce rôle a pris sa retraite, j’ai postulé. Pas parce que je pensais qu’il fallait changer complètement un système qui pouvait mieux faire, ni pour bouleverser la situation. Je ne suis pas comme ça. Personnellement, je n’ai pas à me plaindre, mais il y a toujours des choses qui peuvent être améliorées ou changées. C’est à cela que je m’engage. »

Équilibre entre vie professionnelle et vie privée

L’un des thèmes qui le préoccupe beaucoup est l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. « Entre 30 et 40 ans, la vie ressemble à une compétition telle la Champions League ». C’est la description que Moestafa donne de la phase de vie trépidante des jeunes parents qui travaillent. « Il faut être performant tant au travail qu’à la maison en tant que parent, contenter son partenaire, sa famille et ses amis. Ce n’est pas évident. Tout le monde est conscient du problème, y compris l’employeur. Mais il est compliqué d’y trouver une solution. Tout le monde la cherche. Nous devons la trouver ensemble. »

Selon lui, la réponse ne réside pas dans des mesures générales. « Par exemple, dans une entreprise, ils interrompent les échanges d’e-mails après 18 h. Je ne pense pas que ce soit une solution. Pour moi, cela ne fonctionnerait pas. Je continue souvent à travailler lorsque les enfants sont au lit, ce qui n’est pas non plus une solution qui conviendrait à tous. Il est extrêmement difficile de trouver le bon compromis. Mais il ne faut pas baisser les bras, car la santé mentale est essentielle.  J’ai observé de nombreux cas de burn-out parmi mes collègues et connaissances. Heureusement, notre employeur est également convaincu de l’importance de la santé mentale. On en parle très ouvertement. »

Améliorations

« Il n’y a pas forcément de problèmes majeurs au sein de notre entreprise », explique Moestafa. « Nous avons de la chance à cet égard. Je ne parle pas au nom de Signify à Turnhout car je n’y connais pas la situation. Dans notre entreprise à Zellik, tout va plutôt bien, même s’il est toujours possible de réaliser de nouveaux développements et d’apporter de légères modifications. Tout comme c’est le cas du deal pour l’emploi récemment approuvé par le gouvernement. Pour appliquer la semaine de quatre jours au sein de notre entreprise, par exemple, nous devrons conclure encore certains accords. »

Des accords en matière de télétravail figurent également à l’ordre du jour. « Notre CEO au niveau mondial a récemment déclaré qu’il souhaite que tous les collaborateurs reviennent travailler au bureau. Heureusement, la direction belge a un point de vue plus nuancé à ce sujet. » dit-il en riant. « Notre règlement de travail comprend une convention en matière de travail flexible. Nous augmentons ainsi l’efficacité et la qualité des services fournis aux clients tout en favorisant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour nos collègues. »

La diversité et l’inclusion sont deux autres thèmes qui tiennent à cœur à Moestafa. « Le personnel de Signify doit être le reflet de la société. Tout le monde doit s’y sentir chez soi. Notre entreprise met fortement l’accent sur les opportunités pour les femmes. Mon supérieur est une femme et ça me convient très bien. Mais il s’agit d’une exception. La plafond de verre n’est toujours pas entièrement brisé. »

Visibilité

Bien qu’il ne joue le rôle de représentant du personnel que depuis quelques années, Moestafa est convaincu que ses collègues savent comment le trouver. « Il n’y a pas beaucoup de Moestafa dans l’entreprise », dit-il en riant. « De plus, je travaille ici depuis onze ans, donc je connais déjà beaucoup de monde. Je me présente toujours aux nouveaux collègues, pas pour les accabler directement en leur faisant part de questions complexes, mais pour qu’ils sachent que ma porte est toujours ouverte. »

Il tente ainsi d’ajuster un peu l’image du syndicat. « Le but du syndicat n’est pas toujours de ‘vouloir plus’. Il vise le travail collaboratif en vue d’apporter des améliorations. C’est ce que j’essaie de montrer. » Et il a déjà convaincu un collègue. « Il avait toujours des propos très négatifs à l’égard des syndicats. Mais pendant la pandémie de coronavirus, il était content de pouvoir profiter de la réglementation en matière de chômage technique. Lorsque je lui ai dit que c’était l’œuvre des syndicats, il a progressivement changé d’avis. Et maintenant, il en est même membre », déclare-t-il en souriant avec une certaine fierté.

Never Work Alone 2022 | Auteur: Jan Deceunynck | Image: Daniël Rys