ENGAGEMENT SUR LE LIEU DE TRAVAIL

S’investir pour ses collègues demande beaucoup d‘engagement. Mais c’est gratifiant. « Cela fait toujours plaisir de pouvoir aider quelqu’un, » témoignent les quatre représentants du personnel interviewés ci-dessous. Ils nous parlent d’engagement, de soutien et d’épanouissement.

Se réjouir des petites avancées

« J’ai l’engagement dans les gènes, je suppose, » s’amuse Tom Bervoets, investi depuis longtemps dans l’action syndicale chez Nokia. Mais ce n’est pas toujours simple. « Il faut sans cesse chercher des compromis, car les décisions de la direction ne sont pas de votre ressort. Et dans un secteur qui évolue aussi rapidement que le nôtre, il y a toujours quelque chose sur la table. Heureusement, nous avons souvent des retours positifs de la part de nos membres. Parfois à propos de petites réalisations, mais néanmoins importantes à leurs yeux. C’est toujours gratifiant. »

Le soutien que nous recevons lors des rencontres avec les collègues syndicaux d’autres secteurs ou entreprises nous aide aussi. « Nous pouvons tester nos propres idées, nous apprenons comment les autres procèdent. C’est très précieux. »

Tom a également appris à apprécier les petites réussites. « J’ai appris à être patient et à réfléchir à long terme. C’est aussi ce que j’essaie de faire comprendre à mon équipe de délégués. Sinon, vous ne tenez pas dans la durée. Les gens pensent souvent qu’un problème peut être résolu en un jour. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Mais en gardant une vue d’ensemble et en appréciant les petits avancées réalisées, vous voyez les choses progresser. »

« Je suis assez curieuse »

Il y a environ huit ans, on a demandé à Janah Delmeire, qui confectionne des costumes pour l’Opéra Ballet de Flandre, si le travail syndical ne l’intéressait pas. Après un moment d’hésitation, elle a accepté. Et elle ne l’a pas regretté une seconde. « Je suis assez curieuse, » explique-t-elle. « Je veux toujours savoir comment vont les choses. Même au travail. Qu’en est-il exactement de notre semaine de six jours ? Quelles possibilités offrent les emplois de fin de carrière et le crédit-temps ? Combien doit gagner telle ou telle personne ? Et si je ne trouve pas, je peux toujours m’adresser à mon collègue syndical ou à notre secrétaire syndical. J’apprends aussi beaucoup grâce aux formations de la CSC. »

Janah apprécie également l’aspect social de son travail syndical. « Je suis en contact avec beaucoup de gens que je ne connaîtrais pas autrement. Il est agréable de rencontrer la direction et d’obtenir des explications ou des informations sur les décisions prises. En discutant, nous comprenons le point de vue de chacun. »

Janah collabore ainsi à la recherche de solutions. « Après le corona, les contrats saisonniers des danseurs nous ont donné du fil à retordre. La direction était réticente à donner des contrats à durée indéterminée. Nous avons réussi à la convaincre. Notre approche constructive constitue bel et bien une valeur ajoutée. »

 

« Notre approche constructive constitue bel et bien une valeur ajoutée »

 

La collaboration permet à tous d’avancer

Marie-Christine travaille pour Puilaetco, une banque privée de taille moyenne à Bruxelles. Aux dernières élections sociales, elle s’est retrouvée sur la liste électorale de la CSC. « Mais en fait, je faisais du travail syndical bien avant ça. Mes collègues cadres avaient l’habitude de frapper à ma porte pour me poser des questions sur leurs contrats ou leurs droits. Faire la même chose aujourd’hui sous la bannière de la CSC présente certainement des avantages, » dit-elle.

« La plus grande différence est que j’obtiens des informations beaucoup plus rapidement. Le fait de faire partie d’un ensemble plus vaste y contribue. Notre secrétaire syndical nous renseigne toujours bien ou nous renvoie à des sites web pour des informations actualisées. Cela nous rend plus forts lorsque nous soulevons des questions ou que nous cherchons des réponses à la demande de nos membres. Ils viennent de plus en plus facilement nous trouver. »

Le travail syndical ayant débuté récemment à Puilaetco, Marie-Christine n’a pas encore d’expérience en matière de négociation de conventions collectives. « Nous n’en sommes pas encore là. Mais nous avons déjà conclu des accords avec l’employeur, comme la prime covid que nous avons négociée. Notre employeur est ouvert à nos suggestions. La suspicion du début a vite disparu. Il réalise que la coopération peut aussi lui faciliter la tâche. »

La voix des jeunes

Lien est chef d’équipe à la Banque nationale de Belgique. Elle s’est engagée dans le syndicalisme pour faire entendre la voix des jeunes dans la politique salariale, qui avait besoin d’être réformée. « Je suis agréablement surprise par l’attitude positive d’ACV Puls et de la CNE, » dit-elle. « Nous essayons d’améliorer les choses, et non d’arrêter les progrès qui sont nécessaires. » Cela demande parfois beaucoup de travail. « Je consacre beaucoup de temps aux contacts personnels avec les collègues pour expliquer en termes nuancés ce que nous faisons et pourquoi. Ce n’est pas toujours évident. Mais nous trouvons suffisamment de motivation collégiale au sein de l’équipe pour poursuivre ce travail important. Et franchement, je trouve motivant d’œuvrer ainsi pour le progrès. »

L’approche porte ses fruits. « C’est gratifiant de recevoir des compliments de la part de mes collègues. » Le revers de la médaille est que Lien considère les dossiers tellement importants qu’elle ne parvient pas à déconnecter. « Les journées de travail à rallonge, je connais, » dit-elle en riant. « Mais heureusement, je peux toujours vider mon sac auprès de collègues syndicalistes. »

« En fait, je suis assez satisfaite de ce que j’ai déjà accompli en si peu de temps. Quand on voit d’où on vient, j’ose dire que nous avons tiré le meilleur parti de notre approche constructive. »

Never Work Alone 2023 | Auteur: Jan Deceunynck | Image: Daniël Rys